22.8.14

La maison de Paul Eluard (suite et fin?)


Voué à la destruction, le modeste pavillon qui a hébergé les surréalistes pourrait être rénové, à condition de trouver des financements

«La maison de Paul Eluard transformée en parking?», c'est avec ce titre que, le 10 juillet, Le Figaro se faisait l'écho de la possible destruction d'une maison qui avait appartenu à Paul Eluard et qui avait été le décor de nombreuses créations surréalistes. Ce modeste pavillon de banlieue, en état de délabrement avancé, est situé à Saint-Brice-sous-Forêt, dans le Val d'Oise. L'auteur de Nadja y a vécu avec sa femme Gala et leur fille Cécile, de la fin de l'année 1920 à l'automne 1923. Le conseil municipal, sous l'égide du maire Alain Lorand, avait d'abord projeté une démolition et le terrain aurait servi à l'extension d'un parking baptisé… «Paul Eluard». La rénovation de la maison et la possibilité de la transformer en un musée, un moment évoqué, auraient coûté trop cher à la municipalité. Grâce à l'action de Monique Borde-Germain, présidente de l'association des Amis du Vieux Saint-Brice, la presse est alertée. Les articles produisent leur effet. Aujourd'hui, c'est Alain Lorand en personne, maire de Saint-Brice-sous-Forêt, qui prend son téléphone et alerte Le Figaro: «La maison de Paul Eluard ne sera pas démolie», nous informe-t-il. Visiblement sensible à l'émotion suscitée, il cède le dossier. À charge pour les ayants droits et l'association de récolter des fonds afin de conserver le site historique qui avait bénéficié d'un soutien de poids avec Les Bâtiments de France. Désormais, c'est une autre bataille qu'engage l'Association des Amis du Vieux Saint-Brice, une bataille qui n'est pas forcément plus facile à gagner, car il n'est pas aisé de rassembler des fonds pour sauvegarder les biens culturels. Un lieu symbolique Cette maison, en piteux état, a été le haut lieu du surréalisme, l'un des plus importants mouvements littéraires. C'est dans cet endroit qu'Eluard et Ernst produisirent Répétitions et Les Malheurs des Immortels. La maison a été également le cadre d'un des plus grands tableaux de la peinture, Au rendez-vous des Amis, symbole de la Révolution surréaliste, peint par Max Ernst le 5 décembre 1922 et où figurent André Breton, René Crevel, Robert Desnos, Max Morise, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Paulhan, Benjamin Péret, Philippe Soupault, Roger Vitrac, Jacques Rigaut, Jean Arp, Louis Aragon et Francis Picabia. Le peintre Max Ernst, ancien combattant allemand de la Grande Guerre, arrivé de Cologne avec les papiers d'Eluard, y résida de 1922 à 1923, avant le déménagement vers Eaubonne.

 SOURCE : Le Figaro du 20/08/2014


 NOTE : Le journaliste du Figaro se trompe, Rigaut, Picabia, G. Ribemont-Dessaignes, et R. Vitrac, ne figurent pas dans le tableau de Max Ernst.

Voici la liste des personnages qui y figurent :

 1. L’écrivain René Crevel (1900-1935). 2. Philippe Soupault (1897-1900). 3. Hans Arp (1887-1966). 4. Max Ernst (1891-1976). 5. Max Morise . 6. Dostoïevski (1821-1881). 7. Raphaël (1483-1520). 8. Fraenkel 9. Eluard (1895-1952) 10. Paulhan (1884-1968) 11. Benjamin Péret (1899-1959) 12. Louis Aragon (1897-1982) 13. André Breton (1896-1966). 14. Baargeld (écrivain et plasticien allemand dadaïste)  15. Giorgio de Chirico (1888-1978) 16. Gala Eluard 17. Robert Desnos (1900-1945)