29.12.12

Un Rigaut peut en cacher un autre



"On sait qu’allumer la radio en voiture peut être dangereux : Mitterrand avait failli verser dans le fossé plusieurs fois en tombant sur une déclaration de son ministre des relations extérieures Cheysson. C’est ce qui a failli m’arriver il ya quelques jours en entendant l’annonce d’une soirée d’hommage à Jacques Rigaut.
Surtout que j’étais sur ma radio favorite, RTL, pas vraiment spécialisée dans la littérature de l’entre-deux-guerres.

 En fait, il s’agissait d’un homonyme (peut-être avec une orthographe différente), apparemment ancien administrateur de la radio, qui venait de casser sa pipe. Il aurait aimé ça, Rigaut (le vrai), lui qui a si bien écrit sur l’ennui, qu’on le confonde avec un de ces pesants bureaucrates décorés de la Légion d’honneur. Mais qu’importe, c’est là l’occasion d’avoir une pensée pour l’authentique Jacques Rigaut (1898-1929), feu follet de la littérature, qui, outre l’ennui, a écrit de belles choses sur la richesse : « la petite V… vient d’épouser un riche garçon ; elle l’aime. Ce n’est pas son argent qu’elle aime, elle l’aime parce qu’il est riche. La richesse est une qualité morale. Les yeux, les fourrures, la santé, les jambes, les mains, la 12 Packard, la peau, la démarche, la réputation, les perles, les partis pris, le parfum, les dents, l’ardeur, les robes qui sortent de chez le grand couturier, les seins, la voix, l’hôtel Avenue du Bois, la fantaisie, le rang dans la société, les chevilles, les fards, la tendresse, l’adresse au tennis, le sourire, les cheveux, la soie, je en fais pas de différence entre ces choses, et aucune d’entre elles n’est moins capable de me séduire que les autres. », sur les indignés : « La révolte est une forme d’optimisme à peine moins répugnante que l’optimisme courant. », et bien entendu sur le suicide : le fameux « Essayez, si vous le pouvez, d’arrêter un homme qui voyage avec son suicide à la boutonnière. ».  Le fondateur de l’Agence Générale du Suicide, « l’AGS offre enfin un moyen un peu correct de quitter la vie, la mort étant de toutes les défaillances celle dont on ne s’excuse jamais. » est de ceux qui vont au bout de ses idées : il se tirera une balle en plein cœur à l’âge de trente ans.

 S’il fallait recommander un livre de Rigaut, ce serait celui édité par Cent pages, rien que pour le titre : Le jour se lève ça vous apprendra."

François Marchand

Source : Causeur.fr
29 décembre 2012

22.12.12

Souhait



Le blog Rigaut vous souhaite de Joyeuses Fêtes de fin d'année.

10.12.12

Jacques Rigaut ramasse les copies dans deux heures



ANTICIPATION – Des élèves de 3e incités à imaginer leur suicide

Depuis l'introduction du Mythe de Sisyphe de Camus, on sait que le seul problème philosophique vraiment sérieux est le suicide. Mais de là à demander à des collégiens de mettre fictivement fin à leur jour, il y a un pas... "Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrivez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment." Il y a un peu plus d'un mois, les élèves de deux classes de 3e du collège de Montmoreau-Saint-Cybard, en Charente, ont dû plancher sur ce sujet de rédaction. Un énoncé un peu dérangeant, surtout si l'on considère que le devoir n'était accompagné d'aucun cours de sensibilisation à la problématique du suicide, qui reste la deuxième cause de mort chez les jeunes de 15 à 24 ans.

"C'EST QUASIMENT DE L'INCITATION !"

L'énoncé de la rédaction, dévoilé par La Charente libre, a été dénoncé par un groupe de parents d'élèves, qui n'ont pas hésité à l'envoyer au principal et à l'Inspection académique. Indignés que l'on puisse proposer un tel sujet à des enfants qui "à cet âge sont mal dans leur peau", les parents se sont également étonnés que rien n'ait filtré depuis le 22 octobre, jour où la rédaction a été proposée aux deux classes. "Un sujet comme ça, c'est quasiment de l'incitation !", a affirmé au quotidien le président des parents d'élève FCPE du collège. De leur côté, les enfants ne semblent pas avoir particulièrement tiqué sur l'incongruité du sujet, qu'ils ont pris comme un énième exercice de fiction. "On n'a pas eu l'idée d'en parler à nos parents. Quand le prof nous a donné le sujet, ça nous a étonnés. On lui a posé des questions. Il n'a pas voulu répondre, et nous a dit : 'C'est comme ça.'", témoigne Louis, un des élèves concernés. Parmi les éléments qui ont suscité la colère des parents d'élèves, ce commentaire, à côté de la note d'un élève : "Pas assez précis." Le rectorat a indiqué que le professeur responsable de la rédaction était "suspendu à titre conservatoire, le temps que l'enquête administrative soit diligentée". L'enseignant de lettres, âgé d'une trentaine d'années, doit être entendu lundi après-midi par le directeur académique, à Angoulême, saisi par les parents d'élèves indignés.

Source : Le Monde.fr

7.12.12

Jacques Rigaud est mort



 "Jacques Rigaud, ancien président de RTL, de 1980 à 2000, haut fonctionnaire et homme de culture, est mort à l'âge de 80 ans, a annoncé la radio vendredi 7 décembre. "Jacques Rigaud, président de RTL pendant vingt ans, est mort", annonce RTL sur son site Internet. "Toute la société rend hommage ce vendredi matin à Jacques Rigaud, décédé à l'âge de 80 ans. Ancien de l'ENA, haut fonctionnaire, membre du Conseil d'Etat, avant de rejoindre le monde des médias, c'était un homme très attaché à la culture. Il était l'un des chantres de l'indépendance de la radio de la rue Bayard", poursuit RTL. Né le 2 février 1932, Jacques Rigaud était passé par le Conseil d'Etat, le cabinet de Jacques Duhamel aux ministères de l'agriculture (1969-71) puis des affaires culturelles (1971-73), avant d'être sous-directeur général de l'Unesco (1975-78) et chargé de mission auprès de Jean-François Poncet au ministère des affaires étrangères (1978-79). Il était arrivé en 1980 à RTL et avait alors "tiré un trait" sur sa carrière politique, au nom de l'indépendance qu'il estimait devoir adopter. Nœud papillon, lunettes vissées sur le nez et costume tiré à quatre épingles, Jacques Rigaud n'avait pas vraiment l'allure du patron d'un grand média de masse. Mais il indiquait que c'était "précisément le grand public" qui lui avait plu à RTL. "J'ai joué à fond le jeu d'une grande radio commerciale, tout en maintenant une exigence de qualité", avait-il dit en 2000, à son départ de RTL."


Source :  Le Monde.fr avec AFP

De son vivant J.R. s'amusait de l'orthographe fautive récurrente de son patronyme. Dans une lettre de 1918 à Simone Kahn, il notera à propos d'Amiot son ancien professeur : " (...) Inutilement je lui répéterai que mon nom prend un "t", il l'écrira toujours avec un "d". (...)"

2.12.12

Le père Noël n'est pas une ordure




A paraître le 5 décembre, le N° 5 de la désormais incontournable revue Schnock, avec un portrait de Maurice Ronet par votre serviteur (dans les bonnes librairies & les relais H)