29.9.11

La fée verte



Voici l'absinthe ("dont les effets nuisibles sont combattus par le jus du cresson") que buvait Jacques Rigaut en compagnie de Paul Eluard, Philippe Soupault,Théodore Fraenkel et Max Ernst.

21.9.11

SUICIDE MACHINE



"65 peoples lives should be used as a sacrifice to bring Elliott back to life"

Baby got a place in the sun selling people shade
Renting out a room in a remote little corner
A profits promenade
Talking on the phone
Waiting for a ring
Well, everybody's trying to turn me into a suicide machine

I'll be riding forth on my pony
You'll want to see me tonight
Dressed in black up at the line of attack
By my counterpoint in white
Can't look every way
Going to move the street
Everybody's trying to turn me into a suicide machine

Everything's all right
Except for how it seems
And everybody wants to turn me into a suicide machine

Baby got a place in the sun
I had to shade my eyes
I don't think I'll ever know anyone besides you
But it's no surprise
I know what you want
I got what you need
Everybody's trying to turn me into a suicide machine
Everybody's trying to turn me into a suicide machine
Everybody's trying to turn me into a suicide machine

17.9.11

"Je cherche M. Rigaud."



De tous les livres de la rentrée littéraire 2011, je n'en retiendrai qu'un seul paru en 1990 : Voyage de noces de Patrick Modiano. L'élève de Raymond Queneau est une valeur sûre auprès de laquelle on trouve du réconfort à l'instar d'un vieil ami qu'on avait pas vu depuis des lustres. Voyage de noces fait partie de ces livres qu'on savoure lentement, de ces livres qu'on aimerait sans fin. Ce roman raconte la quête obsessionnelle de Jean B. au sujet d'Ingrid Teyrsen, une femme qu'il a connue dans un passé flou et dont il apprend presque par hasard le suicide des années plus tard. Ingrid était mariée à un certain Rigaud... Le biographe d'Ingrid décide alors d'organiser sa propre disparition, quittant sa famille et ses amis pour vivre dans des quartiers périphériques de Paris. Jean B. ressemble étrangement à Charles Benesteau, le personnage principal du roman Le Pressentiment d'Emmanuel Bove. Modiano a probablement lu Bove, mais a-t-il pensé à Jacques Rigaut quand il a écrit ce magnifique roman?

Extrait :

"Je marchais vers la brasserie de l'avenue Daumesnil où j'avais décidé de dîner pour changer mes habitudes. Je me suis mis à penser à Rigaud. Je savais d'avance qu'il ne cesserait d'occuper mon esprit le lendemain et les autres jours. S'il était vivant à Paris, il suffisait de prendre le métro et de lui rendre visite, ou même de composer sur un cadran de téléphone huit chiffres pour entendre sa voix. Mais je ne croyais pas que cela fût aussi simple. Après le dîner, je suis allé consulter dans la cabine téléphoniqe de la brasserie l'annuaire de Paris. Il datait de huit ans. J'ai relu avec une plus grande attention que je ne l'avais fait la première fois la longue liste des Rigaud. Je me suis arrêté sur un Rigaud dont le prénom n'était pas mentionné. 20, boulevard Soult. 307-75-28. Les numéros de téléphone, cette année-là, ne comportaient encore que sept chiffres. 307, c'était l'ancien indicatif DORIAN. J'ai noté l'adresse et le numéro."

8.9.11

L'A.D.S de Marseille




Communiqué du 26 Septembre 2010

Suite à un arrêté municipal, promulgué par Bruno Gilles, sénateur-maire UMP des 4° et 5° arrondissements de Marseille,


l’Agence des Suicides, autrement nommée A.D.S.,
Société reconnue d'utilité publique.
Au capital de : 375, 41 €
Siège Social : Cité des Associations, 93 La Canebière, Boîte n°72, 13001 Marseille

Succursales à Bordeaux, Port-Saint-Louis-du-Rhône, La Ciotat, Chicoutimi, Montréal, Dublin, Moscou, Monté-Carlo, Nice, Lilles, Paris-Roubaix.


Annonce l’annulation du tirage au sort de sa grande T.S. Tombola Suicide, jeu participatif et sans obligation d’achat, organisé ce soir en vue de désigner l’auteur du suicide collectif initialement prévu samedi 25 septembre 2010 entre 16h et 20h au carrefour dit des « 5 avenues ».


En effet, les fêtes de fin d’année, décorations et autres animations de Noël ayant déjà accaparé les budgets des commerçants du quartier précédemment cité, l’Agence des Suicides se voit dans l’obligation de réviser ses interventions préventives et pédagogiques.


De plus, les budgets alloués par la dite municipalité étant désormais nuls, l’Agence des Suicides ne peut assurer l’installation et la sécurité des dispositifs visant à procurer les techniques indispensables pour une MORT ASSUREE et IMMEDIATE.


C'est en pensant à ceux qui ont été détournés du suicide par LA CRAINTE DE SE RATER ainsi qu’à une élimination correcte des désespérés, élément de contamination REDOUTABLE dans notre société, que Patrick Mennucci, maire des 1° et 7° arrondissements de Marseille a bien voulu RECUEILLIR notre ÉTABLISSEMENT en errance,


Or, ayant eu vent des déclarations publiques du maire PS parues aujourd’hui dans le journal La Provence, où il affirmait « Je leur ai expressément demandé de ne pas bloquer la circulation du tramway et s‘ils utilisent des armes factices, on expliquera aux gens ce qui se passe avec des flyers. », l’Agence des Suicides se voit contrainte de décliner l’invitation.


Ne pouvant garantir la localisation des élans funestes de ses clients présents lors du suicide collectif de demain samedi, l’Agence des Suicides ne peut assurer avec certitude le non encombrement des rails, des carrefours, fontaines et autres équipements municipaux.


C’est pourquoi, et dans le respect des dernières volonté de ses clients, l’Agence des Suicides ne poursuivra pas ses actions informatives et pédagogiques dans le quartier du Chapître samedi 25 septembre 2010.



Parce qu’elle considère le suicide comme un projet d'avenir,
Parce qu’elle est soucieuse d’un « mieux mourir ensemble »,
Parce qu’elle souhaite enfin offrir des méthodes un peu CORRECTES DE QUITTER LA VIE, LA MORT étant de toutes les défaillances celle dont on ne s'excuse jamais,



L’Agence des Suicides appelle à cultiver ensemble l’ultime liberté d’expression (dans le respect des normes d’hygiènes loi 78-733 du 12 juillet 1978) même si, comme le déclare Patrick Mennucci, « cette histoire donne une image désastreuse de Marseille en pleine préparation de la capitale européenne de la culture »,


Cultivons dès aujourd’hui pour mieux mourir demain.
Fin du communiqué.
Bonne soirée.



POUR EN SAVOIR PLUS CLIQUEZ

2.9.11

Collector



Il est de plus en plus difficile de trouver un exemplaire de l'édition originale (1970) des Ecrits de Rigaut. L'exemplaire (en très bon état)) ci-dessus se trouve dans le rayon littérature française à la librairie Gallimard à Paris.