6.3.10

Pierre Ubu



"De tous ces gens qui prétendent m'aimer, de ces petites amies, de ces amis, de ces camarades, est-il un seul être qui soit capable de me retenir sur terre, qui ait vraiment besoin de moi et pour qui ma mort serait une mutilation irréparable? La réponse est négative, impitoyablement négative, et pourtant la certitude que nous sommes là pour quelqu'un serait la seule force capable de nous arracher au petit oeil noir, rond et méchant qui, à la fin du Feu follet, fixe le coeur d'Alain dans une éblouissante éternité." (Le défi, Gabriel Matzneff)


Drôle de justice : d'un côté elle laisse en liberté un psychopathe "connu des services de la police" qui a fini par tuer sa conjointe et de l'autre elle menace de prison un ami écrivain à cause de propos publiés sur son blog au sujet de l'affaire Perret/ Léautaud. Je n'ai jamais été sensible à la poésie mièvre et bien-pensante de Pierre Perret. Cette affaire me conforte dans mon opinion à propos de l'auteur du Zizi.... et j'apporte évidemment mon soutien à Bernard Morlino qui risque tout de même la zonzon et une forte amende. Le plus révoltant est le silence assourdissant du monde des Lettres qui souvent se drape dans l'indignation pour moins que ça. Quelques-uns heureusement dénoncent le caractère ubuesque de cette affaire comme Pierre Assouline ou Jérome Garcin. Les dadaïstes qui avaient demandé la peine capitale pour Maurice Barrès et craché sur le cadavre d'Anatole France seraient derrière les barreaux aujourd'hui.