22.8.09

Horse



Correspondance entre Jérome-David Suzat a.k.a Cheval Blanc et votre serviteur suite à un dîner-hommage à Roger Gilbert-Lecomte.



11 août, à 08:16


Cher Jérome,

J'ai retrouvé ton livre de Roger Gilbert-Lecomte dans mon frigo...
Tu peux le récupérer quand tu veux.

Bien à toi,

J-L


14 août, à 14:11


Cher J-L

Quelle endroit saugrenu ... ! je passerai volontiers le reprendre mais je ne sais pas combien de temps tu restes encore à Paris, ou sinon envoie le moi, et puis non garde le je te l'offre (ce devait être l'idée ... d'ailleurs ...)! . C'était une bien belle soirée, j'ai un peu décompressé les jours d'après comme tu t'en est peut-être déjà aperçu, je reprends mes "vieilles béquilles" pour passer le plus beau des automnes et ne pas trop détruire ce que je met tant de temps à construire brinquebalament.

Hier soir je me suis rappelé que nous avions parlé d'un poème de Borges traduit par Caillois dont le titre espagnol est "el suicida" , en français nommé "le suicide" ou comme Caillois "Le suicidaire" , je connais ton intérêt pour le sujet je te l'écris donc, n'ayant trouvé que l'autre traduction en ligne :

le suicidaire

Aucune étoile ne restera dans la nuit
Ni la nuit ne restera.
Je mourrai et avec moi mourra la somme
de l'intolérable univers
J'effacerai les pyramides, les médailles,
les continents, les visages.
J'effacerai l'accumulation du passé.
Je réduirai en poussière l'histoire,
en poussière la poussière.
Je regarde le dernier coucher de soleil.
J'entends le dernier oiseau.
Je lègue le néant à personne.

J.L Borges
(trad. R.Caillois)


Je ne saurais que te recommander à nouveau l'édition bi-lingue au titre de "13 poèmes" de Borges aux éditions fata morgana ... "le remord" y "les causes" sont magnifiques et profondément touchants.

On peut donc dire que les poèmes de Roger n'en finissent pas d'être retrouvés !

très bien à toi,

jérôme-david




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