20.9.07

La dernière liberté


Le Cabaret Voltaire au 1er de la petite Spiegelgasse, à Zurich (Suisse)

"Je suis un homme. Je suis maître de ma peau. Je le prouve." (Le Feu follet, Drieu la Rochelle)

"Le dadaïste aime la vie parce qu'il peut s'en débarrasser à tout moment, la mort étant pour lui une affaire dadaïste." (En avant dada, Richard Huelsenbeck)

Suicide médicalement assisté pour l'actrice Maïa Simon

La comédienne s'est rendue en Suisse pour "abréger ses souffrances". Atteinte d'un cancer, elle n'a pas voulu attendre d'être emportée par la maladie.


C'est son dernier coup de théâtre. La comédienne française Maïa Simon a décidé de mettre en scène jusqu'à ses derniers instants.


L'actrice, qui s'est éteinte hier à l'âge de 67 ans, avait rejoint la Suisse deux jours plus tôt pour pouvoir avoir recours à un « suicide médicalement assisté » afin d'« abréger ses souffrances », a indiqué l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

La comédienne est morte « mercredi matin à 11 h 30, entourée de ses amis » à Zurich, a précisé le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero, à l'AFP. Elle a choisi de « vivre sa fin de vie selon sa propre acception de la dignité ». « Elle a pris d'elle-même un médicament, le penthotal, qui lui avait été prescrit» afin de mettre fin à ses jours, a-t-il ajouté.


Un geste qu'elle a souhaité expliquer de vive voix. Avant de mourir, l'actrice a enregistré une interview où elle explique sa décision de recourir à l'aide au suicide. Cet enregistrement a été diffusé par la radio RTL aujourd'hui. L'un des médecins de l'actrice devrait aussi s'exprimer sur l'antenne.


Le suicide de la comédienne replace sur le devant de la scène le débat sur l'euthanasie, lancé par la mort médicalement assistée de Vincent Humbert. En Suisse, l'assistance au suicide est légale lorsqu'il s'agit d'assistance passive et après que la personne a certifié son accord.


Née le 10 novembre 1939 à Marseille, Maïa Simon avait débuté au théâtre, jouant sous la direction de Maurice Béjart, Jean-Louis Barrault ou Jorge Lavelli à la fin des années 1960, avant d'apparaître dans de nombreux téléfilms et feuilletons. Au cinéma, elle jouait aux côtés de Jean Rochefort et Claude Brasseur sous la direction d'Yves Robert, dans la comédie Nous irons tous au paradis (1977), et tenait un petit rôle dans Les Témoins d'André Téchiné (2007).


(Source : Le Figaro du 20/09/07)