9.2.07

Dépêche



PARIS (Reuters) - Pierre Pinoncelli, 78 ans, a été condamné à trois mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve pour avoir dégradé à coups de marteau un urinoir de l'artiste Marcel Duchamp, oeuvre emblématique du courant dada exposée au Centre Pompidou à Paris.

La cour d'appel de Paris a ainsi confirmé la peine prononcée en première instance en janvier 2006. Elle a en outre condamné le prévenu a payer au Centre Pompidou les frais de réparation de l'oeuvre, soit 14.352 euros.

En revanche, elle a annulé sa condamnation à verser 214.000 euros de dommages et intérêts à l'institution, prononcée en première instance, en raison d'un problème de droit. L'Etat est propriétaire de l'oeuvre et non le Centre Pompidou.

Le 4 janvier 2006, Pierre Pinoncelli avait frappé à coups de marteau l'urinoir baptisé "Fontaine", imaginé en 1917 par Marcel Duchamp, qui se réclamait du dadaïsme. Huit versions en ont été réalisées. La céramique a été légèrement fendue mais l'oeuvre figure toujours dans les collections d'art contemporain du Centre Pompidou.

Le prévenu, déjà auteur d'un attentat similaire en 1993 sur la même oeuvre, a défendu son acte devant ses juges en expliquant qu'il relevait justement de la philosophie dada. Après l'arrêt de la cour, il a déploré vendredi devant les journalistes la "non-reconnaissance de son acte artistique".

Il s'est réjoui de voir le Centre Pompidou débouté de ses demandes financières. Il a expliqué qu'il ne recommencerait plus de telles performances en France mais n'a pas exclu de récidiver à l'étranger.

"C'était un clin d'oeil au dadaïsme, j'ai voulu rendre hommage à l'esprit dada", avait-il expliqué à l'audience.

Le mouvement dada, né pendant la Première Guerre mondiale en Suisse, rassemblait des pacifistes révoltés contre les valeurs esthétiques morales, politiques et religieuses de leur époque.