15.12.06

Coup de foudre littéraire



Reçu courrier des ayants droit d'un poète surréaliste. A ma demande ils ont fouillé leurs archives et ont découvert une correspondance dans laquelle J.R. risque d'être mentionné. Un rendez-vous est pris pour début janvier. J'ai déjà évoqué ici le fantastique Journal de Mireille Havet publié par Claire Paulhan. Une biographie de Mireille Havet est en préparation. J'échange des informations avec sa biographe qui hier m'envoie par mail un précieux document qui confirme que J.R et M.H. se fréquentaient. Une brève amitié sous l'influence des stupéfiants.

Les critiques des écrits de J.R. de son vivant sont rares. La plupart des articles de presse sont posthumes. J'ai réussi tout de même à localiser un article (quelques lignes ironiques) dans "le Journal du Havre" en 1921. La Bibliothèque nationale possède la collection originale de ce quotidien régional, malheureusement incommunicable même exceptionnellement : "papier brûlé". Le papier journal vieillit très mal, il jaunit, s'émiette puis finit par tomber en morceaux. La numérisation est le seul moyen de sauvegarder ces journaux qui renferment des pépites pour les chercheurs. Reste à trouver les budgets pour réaliser cet immense chantier de numérisation. Heureusement les Archives municipales du Havre avaient microfilmé ce quotidien et viennent de m'envoyer une photocopie de l'article en question. Les instituts d'archives en province sont souvent plus souples que leurs confrères parisiens. Le chercheur en province ou à l'étranger, même pour un document, devra venir à Paris pour le consulter.

Les recherches permettent de faire des rencontres littéraires en annexe de son sujet principal. Par exemple, en m'intéressant à l'opium, je suis tombé par hasard sur la critique d'un ouvrage d'un certain Maurice Magre : Confessions sur les femmes, l'amour, l'opium, l'idéal, etc... En 1924, à propos de Maurice Magre, le Figaro écrivait : " Magre est un anarchiste, un individualiste, un sadique, un opiomane. Il a tous les défauts, c'est un très grand écrivain. Il faut lire son oeuvre." Voilà quelqu'un qui gagne à être connu.

Autre coup de coeur littéraire, plus proche de nous, l'écrivain Frédéric Berthet (1954-2003) dont j'ai parcouru les premières pages de son Journal de Trêve. Ai ressenti une proximité immédiate et foudroyante avec ses textes. Trop rare pour ne pas le remarquer.