20.9.06

Exégèse





Ai trouvé à mon retour dans ma boîte aux lettres cet hommage à J.R. d'un admirateur anonyme. Un portfolio de 24 images extraites pour la plupart du blog Rigaut. Les minuscules dimensions (6 cm x 4,3 cm) de ce portfolio rappellent celles (3,5 cm x 2 cm) des cartes de visite que faisait imprimer J.R. et qu'il distribuait à ses amis. Le ou les auteurs de cet hommage m'ont également envoyé d'autres portfolios consacrés à Louise Brooks, Francis Picabia et Marcel Duchamp. Aucun indice sur l'identité de ce ou ces admirateurs anonymes sinon l"achevé d'imprimer en et sur nos presses avignonnaises le 18 août 2006". Quels qu'ils soient, je les félicite et les remercie pour cet envoi.

Profité de ma solitude en bord de mer pour relire l'essai de Laurent Cirelli : "Jacques Rigaut, portrait tiré" (Le Dilettante, 1998). Texte parfois emphatique mais touchant par sa sincérité. Les dernières lignes peuvent renvoyer à la photo de Rigaut crucifié par Man Ray : "Jacques Rigaut est un grand mort, oui, dont le cadavre sans rémission n'en finit pas de pourrir : il rachète toute la médiocrité des vivants." Dans la typologie des suicides établie par Emile Durkheim, je ne suis pas sûr que celui de J.R. rentre dans la case "altruiste".

Ai également commencé à me replonger dans l'oeuvre de J.R. Remarqué une fois de plus l'extraordinaire densité de ses écrits. Je note tous les (nombreux) détails biographiques ainsi que les extraits liés à ses thèmes récurrents comme le suicide, la lâcheté, la paresse, l'ennui, l'argent, l'amour, le sommeil...
" (...) Je suis derrière chacun des mots que je prononce." (Ecrits, Jacques Rigaut)
Même exercice pour le Feu follet de Drieu.