26.9.06

Arthur et Philippe sont dans un bateau...



Ai reçu ce matin par la poste (merci Elsa) le roman de Philippe Dagen inspiré par les vies du poète-boxeur Arthur Cravan. Le procédé littéraire fiction biographique est un exercice séduisant mais casse-gueule... J'en suis à la page 62, je réserve mon avis la lecture achevée. Au début de son "roman" Dagen évoque les différentes thèses au sujet de la disparition du neveu d'Oscar Wilde avec cette affirmation-objection : "Arthur Cravan n'est pas mort noyé dans le golfe du Mexique." Aujourd'hui encore la mort de Cravan reste une énigme. Malgré les louables efforts de Maria Lluisa Borras qui raconte dans son livre "Cravan. Une stratégie du scandale" la brève vie du fondateur de la revue "Maintenant", on n'est pas plus éclairé. La période mexicaine de la vie de Cravan mériterait une investigation poussée. Il est impossible que "Colossus" n'ait pas laissé de traces de ses pérégrinations au Mexique. Avis aux candidats. De toutes les versions de la disparition de Cravan, j'ai retenu la plus récente et la plus poétique, celle du biographe de sa femme Mina Loy : " Cravan was so excited that he decided to test the boat that same day. While Mina waved from the pier, a breeze caught the sail and Cravan set off. She watched the boat rush toward the open sea and the sail dip out of sight. As his friends waited nervously for him to return from Puerto Angel, she grew worried. After several days, when there was no sign of him, Mina became so frightened that she could neither speak nor move. She waited for him on the beach, wrapped up in his coat. But Cravan did not return. She never saw again." ("Becoming Modern, The Life of Mina Loy" par Carolyn Burke)

On m'a souvent posé la question : quelle aurait été la vie de Jacques Rigaut s'il ne s'était pas suicidé? J'en ai aucune idée et je laisse le soin à d'autres de lui (ré) inventer une vie. Je songe à l'ami de J.R., Pierre de Massot qui refusant tout compromis a fini sa vie dans la pauvreté. Quant à Rigaut, il s'était amusé dans le texte Un brillant sujet à imaginer une machine à remonter le temps dont le héros Palentête (balle en tête?) se servait pour refaire sa vie...

Julien Cernobori, journaliste à France Inter est venu m'interviewer dans le cadre d'une émission qui sera consacrée à Emmanuel Bove et à la sortie du film "Le Pressentiment". Cette émission "L'humeur vagabonde" sera diffusée sur France Inter le jeudi 28 septembre à 20h10. L'invité sera Jean-Pierre Darroussin, réalisateur et rôle principal du film.