23.4.06

Un air de famille



Ai commandé sur Priceminister l'autobiographie du comédien Georges Sanders. Né en 1906 à Saint Petersbourg, ce dandy cynique qui cracha dans la soupe tiède d'Hollywood et ne se déclara doué que pour l'oisiveté, mit fin à ses jours en 1972 dans un hôtel au sud de Barcelone. Noël Coward dit de Sanders : "Il possède plus de talents que n'importe lequel d'entre nous mais il n'en fait rien." Extrait de "Mémoires d'une fripouille" : "Ma méchanceté était d'un genre nouveau. J'étais infect mais jamais grossier. Une espèce de canaille aristocratique. Si le scénario exigeait de moi de tuer ou d'estropier quelqu'un, je le faisais toujours de manière bien élevée et, si j'ose dire, avec bon goût. En plus, je portais toujours une chemise impeccable. J'étais le type de traître qui détestait tacher de sang ses vêtements ; pas tellement parce que je redoutais d'être découvert, mais parce que je tenais à demeurer propre sur moi." Avant de baisser le rideau, Sanders écrivit ces derniers mots : "Je m'en vais parce que je m'ennuie, j'ai vécu suffisamment longtemps, je vous laisse, je vous abandonne à vos soucis dans cette charmante fosse d'aisances"


"Je serai un grand mort." (Jacques Rigaut)

"La gloire d'un grand mort ne dépend pas autant qu'on le suppose du caprice des vivants. Un peu plus tôt, un peu plus tard, les noms qui méritent de survivre émergent de l'oubli pour s'ancrer dans la mémoire des hommes." (Guy-Charles Cros)