21.10.05

Un scoop...



Chaleureuse soirée bovienne à la Maison des écrivains. J'y retrouve Jean-Pierre Darroussin (en plein montage de son film "Le Pressentiment", d'après le roman de Bove), l'équipe du Castor Astral, Dominique Gaultier du Dilettante (en plein déménagement...), Marie-Thérèse Eychart (animatrice du débat), Dominique Barbéris, Didier Bezace (qui a monté "le Piège"). Je fais également la connaissance de Charlotte Bobovnikoff, l'arrière-petite-fille d'Emmanuel Bove qui lui ressemble étrangement... Projection du film de Bettina Augustin. Très ému à revoir ces images tournées il y a plus de dix ans. Raymond Cousse me manque, nous manque. Merci à Sylvie Gouttebaron, la directrice de la Maison des écrivains.

Greg m'a envoyé le monologue (très rigaltien) de "La maman et la putain" où un texte ("passeport idéal" p. 101, "Ecrits") de J.R. est cité anonymement. Voir ci-dessus le photomontage de Greg avec l'image du film et la page des "Ecrits" de Rigaut.

"- Alexandre (Jean-Pierre Léaud) : Excusez-moi mais j'ai l'impression de vous ennuyer à mourir.
- Véronika (Françoise Lebrun) : Mais vous m'avez regardé ?
- Alexandre : Oui. Et je vous trouve très bien.
- Véronika : Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui s'ennuie ?
- Alexandre : Non, mais les femmes sont tellement menteuses...
- Véronika : Et vous, qui êtes-vous ? Comment vivez-vous ?
- Alexandre : Je suis assez pour l'ennui. Comme cette secte d'hérétiques dont parle Borgès, je crois, et dont la qualité essentielle est dans l'ennui. Pas dans la foi, l'enthousiasme : dans l'ennui, le nul. Je suis assez d'accord avec ça, d'ailleurs j'ai fait mon autoportrait.
(il sort, de sa poche, une feuille qu'il déplie et montre à Véronika)
Vous me reconnaissez ? C'est mon seul brevet d'existence. Mais de temps en temps, je suis content. Par exemple, ici avec vous, même si j'ai emprunté l'argent pour y venir.
- Véronika : Mais vous êtes fou d'être venu ici si vous n'avez pas d'argent !
- Alexandre : Ne pas avoir d'argent n'est pas une raison suffisante pour mal manger. Quand j'étais enfant, je volais des livres. Je prétendais que la pauvreté n'est pas une raison suffisante pour ne pas se cultiver. Il y a des gens qui ont la chance d'avoir assez d'argent pour vivre sans rien faire, et qui font quelque chose. Ils font même des choses bien... Du cinéma par exemple. Cela leur permet de prétendre gagner leur vie. Qu'ils prennent la place d'autres gens ne me dérange pas beaucoup - au contraire, il faut toujours encourager les injustices. Mais en plus, ils croient apporter quelque chose : leur création, enrichir le monde, quel programme !"


Greg participe également à la revue Hapax . Il a écrit un petit texte d'hommage à Rigaut intitulé "Etant donné 05 : ce qu'a fait l'ennui". Une série composée avec Céline Brun-Picard.

"C'est Rigaut - hello !
But i butt in a plane of a plain
I cut and got cut and snitched a bitch"