17.5.05

Lost generation


"I believe life could be one delightful sensation after another -
I really do!" (Dolly Wilde)


Cette fois-ci, c'est Chloé qui m'envoie un mail pour me signaler que Pierre Assouline mentionne le blog Rigaut dans sa "république des livres". De blog en blog... Le post d'Assouline me touche particulièrement, d'autant plus qu'il sait de quoi il parle, étant l'auteur de nombreuses biographies (Simenon, Gaston Gallimard, Hergé...). Concernant mon point de vue (Une biographie doit se lire comme un roman) qui, certes, peut paraître brutal, j'entends par là qu'une biographie doit être aussi palpitante à lire qu'un (bon) roman. Merci également à P.A. d'avoir rendu hommage à Tristan Egolf, l'auteur du "Seigneur des porcheries" qui, le 7 mai dernier, à 33 ans, s'est tiré une balle dans la tête. Un conte de fées (Egolf avait été découvert par la fille de Modiano alors qu'il jouait de la guitare dans les rues parisiennes) qui finit tragiquement. Il reste ses livres à lire, publiés chez Gallimard.

Beaucoup de mails reçus ce matin dont celui de Franck Chevalier qui m'envoie sur une nouvelle piste, celle de ce couple fitzgeraldien, Harry et Caresse Crosby, que Rigaut aurait fréquenté et dont j'ignorais l'existence.

Extrait du mail :

"Harry & Caresse Crosby vivaient à Paris pendant les années folles et comme tout richard qui se respecte, surtout en ces années prodigues, cotoyaient le milieu mondain et artistique, organisant dans leurs vastes pénates germanopratins (19 rue de Lille) des partouzes avec ou sans sexe auxquelles participait, parait-il (selon leur biographe auteur de "Les amants du soleil noir" par Dominique de Saint Pern, paru tout récemment chez Grasset) Jack Rigow. Peut-être une piste à explorer, bien que les protagonistes soient des rejetons-rejetés de la bonne société bostonnienne et non new-yorkaise mais, autant que je sois arrivé au milieu de l'ouvrage, le méchant JR est cité 2 fois pour l'instant. Ils ont également créé une maison d'édition anglophone à Paris, dont les ouvrages tirés à peu d'exemplaires, sont recherchés par les collectionneurs bibliophiles "Black Sun Press"."


Verbatim :

"L'époque ne parle que d'intelligence, tout le monde veut être intelligent. Justement, lors d'une soirée chez les Crosby on est sûr d'y trouver Gide, ou Drieu La Rochelle, ou les Dolly Sisters, Maurice Sachs, Jacques Rigaut, les Morand, quelque chasseur de retour du Congo où il traque le gorille pour le British Museum, les Beaumont, les Polignac, un Aldous Huxley de passage, l'ensemble étant saupoudré de quelques mannequins de Paquin ou Lanvin, si jolies avec leurs yeux charbonneux." (p 194)

Reçu également un mail de Joan Schenkar, la biographe de Dolly Wilde (nièce d'Oscar) dont J.R. a été l'ami... Usée par les drogues, Dolly Wilde est morte, à l'âge de 45 ans, en 1941. Katy Fenwick disait de Dolly qu'"elle riait pour ne pas pleurer". "Je n'ai jamais connu un être qui dégageait une telle angoisse », écrira Antoinette Gentien. Jacques et Dolly étaient admirablement faits pour s'entendre. "Truly Wilde: The Unsettling Story of Dolly Wilde, Oscar's unusual niece ", la passionnante biographie de Dolly Wilde n'est malheureusement pas encore traduite en français. Avis aux éditeurs.

Je dois rencontrer demain Joan Schenkar qui doit me remettre une lettre de Dolly dans laquelle elle cite J.R.